Yvelines Educ'Archives

Interrogatoire de Jacquot l'orpailleur

« Où étiez-vous, hier ?

Eh bien j’ai eu une journée très chargée. Le matin, je me suis rendu au mariage d’un lointain cousin, à Versailles, et ensuite, vous serez bien étonné d’apprendre que j’ai assisté dans la Galerie des Glaces à la signature de ce qu’il convient désormais d’appeler le Traité de Versailles.

Ah oui ? Un mariage à Versailles pour cette journée si particulière ?

Eh oui, le cousin Louis avait prévu cette date depuis fort longtemps.

C’est une chance incroyable que vous avez eue là de pouvoir assister à la signature, les invités étaient vraiment triés sur le volet !

Oui, l’un de mes meilleurs amis, Joseph Le Boulch, mutilé de guerre, et qui habite aussi Versailles, a eu l’honneur d’être invité et m’a proposé de l’accompagner.

Joseph Le Boulch… qu’est-il arrivé à votre ami pendant la guerre ?

Il a été amputé de sa jambe droite des suites d’un combat dans la Somme.

Je vois, il a eu malgré tout de la chance d’en réchapper. Revenons à l’événement… vous avez donc probablement assisté à l’arrivée des invités ? Etaient-ils seuls ou parfois accompagnés de leurs épouses ?

Oui, j’étais dans la cour du château, je les ai tous vus arriver… ils sont venus sans leurs épouses.

Et que s’est-il passé juste avant la signature ?

Les signataires ont fait les premiers essais de plume avant de signer le document définitif.

Dans ce cas, à quelle heure ont-ils commencé à signer ?

A 14h00.

Et qui a signé en premier ?

Monsieur Clémenceau.

Je note, je note tout cela… Voyons, d’autres détails vous ont-ils marqué pendant cette après-midi ?

Oui, j’ai vu un officier haut-gradé réaliser de très nombreux croquis du moment de la signature !

Tiens donc ! Voilà qui est original pour un officier. Et ensuite, plus tard, dans la soirée, qu’avez-vous fait ?

J’ai profité jusqu’à minuit de la promenade japonaise aux lampions sur le Grand Canal afin de célébrer la paix. Le bal organisé dans les jardins était vraiment grandiose.

J’imagine…Très bien… Tout est noté. Vous voilà libéré pour le moment, et vous n’aurez plus à faire à moi si vous avez dit vrai bien entendu, cher Monsieur. Mais si une seule de vos informations s’avère être un mensonge, alors, cette fois, vous risquez très gros.»

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